Art,  Peinture & Dessin

Après sept ans sans avoir dessiné

De l’importance de transformer ses facilités en aptitudes : après sept ans sans dessiner.

Lorsque j’étais enfant, je n’avais de cesse de dessiner ; vraiment, je dessinais à longueur de journée et faisais notamment des bandes dessinées, qui étaient souvent inspirées d’histoires que me racontait mon grand-père, qui nous mettaient en scène mes cousins et moi-même vivant des aventures extraordinaires.

J’ai toujours entendu mon entourage parler de moi en des termes élogieux après avoir vu mes dessins ; « elle fera les beaux-arts », disait-on. « Elle sera auteur de BD », « elle doit devenir illustratrice »…

Une aquarelle d’ours de décembre 2019

Ainsi, après le lycée, je me suis dirigée vers une prépa d’arts appliqués – une MANAA – en école privée et bien que ce soit regrettable, cette année a été difficile à vivre.

Malheureusement, je m’ennuyais en cours. Je n’apprenais pas réellement de technique ; alors que j’avais envie d’approfondir, d’apprendre a faire des portraits réalistes, de m’améliorer en préservant mon propre style : c’est plutôt le contraire qui s’est produit, puisque nous apprenions à ne pas avoir de style, à multiplier les techniques sans avoir le temps de les maîtriser et à plutôt faire des découvertes que des progrès. Cette année aurait été très utile pour d’autres mais elle ne convenait pas pour moi, qui cherchais plutôt à perfectionner ma technique, et à faire plus attention aux détails. Au bout de quelques mois, j’avais un peu perdu de mon trait et n’avais plus de passion.

Aussi, c’est avec une certaine tristesse que j’ai abandonné l’idée de poursuivre mes études en école d’art. Durant cette année, j’ai régressé : et bien que cette régression ait été légère, elle a suffi à me dégoûter du dessin.

J’ai poursuivi ma vie d’adulte en dessinant de plus en plus rarement, jusqu’à arrêter totalement : disons-le, je n’ai plus touché un pinceau durant sept ans.

Un dessin de chouette à l’aquarelle, novembre 2019

Aujourd’hui, j’éprouve beaucoup de regret vis-à-vis de cette attitude adolescente, et déplore m’être ainsi privée de sept ans durant lesquels j’aurais pu progresser moi-même, valoriser mon coup de crayon en prenant des cours particuliers auprès de peintres classiques ou simplement par observation des artistes à l’œuvre ; il est évident qu’au-delà de toute technique et même sans cours, c’est la pratique qui mène au progrès.

J’ai poursuivi mon parcours, reprenant où je m’étais arrêtée. J’ai eu la sensation un peu suffocante de continuer à écrire un roman que j’aurais commencé à mes vingt ans, mais une fois ce malaise dépassé, j’ai repris mes habitudes. Je constate déjà l’affinement de mes traits alors que je n’ai recommencé à dessiner que depuis quelques mois. Seulement, je dessine de nouveau par plaisir, sans me sentir forcée ou obligée. Ce plaisir retrouvé est sans doute la raison pour laquelle je progresse.

Les sept années sans toucher un pinceau : un certain égoïsme ?

Portrait au crayon gris, 2019

Ce réveil des pinceaux après sept ans de sommeil a fait mûrir en moi l’envie de rédiger ces lignes. Il ne s’agit pas seulement d’un loisir dont je me suis privée ; il s’agit d’un talent que j’avais et que j’ai mis volontairement en repos, alors que j’avais les capacités pour poursuivre dans cette voie et construire des projets. De la petite fille qui dessinait toute la journée, était née la jeune femme « qui n’aime pas dessiner ». L’adolescence – et la volonté de ne pas faire ce pourquoi on disait que j’étais faite – n’a pas arrangé la situation. Il y avait sans doute une grande part d’hystérie adolescente dans ce dégoût du dessin, dont j’ai dû peu à peu me défaire en m’efforçant de m’apaiser, de cesser de me braquer contre cette discipline et en essayant de retrouver l’envie de griffonner sans raison, simplement par volonté de produire quelque chose de beau.

Bien sûr, ma confiance en moi s’est altérée ; c’est pourquoi je souhaite publier sur notre blog, afin de me dépasser et de garder une trace de ma progression. J’espère pouvoir me dire dans quelques années que j’aurais bien rattrapé le temps perdu. Vous verrez donc ici ma progression chaque mois, alors que je publierai mes réalisations.
Grâce à Vinted, j’ai pu m’acheter toutes sortes de fournitures à moindre coût – ceci pour m’éviter de ne dessiner qu’avec des stylos bille ou des crayons de papier sur du papier ordinaire. On trouve de vraies merveilles en seconde main pour le matériel artistique. C’est idéal pour débuter, ou comme c’est le cas pour moi, re-débuter !

Portrait au crayon de couleur réalisé avec une malette chinée sur Vinted

Je considère à présent que lorsque l’on a des facilités – comme celles que j’avais, enfant, avec le dessin et que je retrouve peu à peu – il est essentiel de tendre à les transcender. Certains sont doués pour la musique, pour le chant, d’autres pour la sculpture, la cuisine ou l’enseignement ; j’ai passé des années à me priver de ce pour quoi j’étais douée et ces derniers temps, j’ai décidé d’apprendre, de travailler, d’être plus sûre de moi et d’arrêter de me reposer sur mes acquis. Je suis mère de famille et aspire à transmettre à mes enfants une image bénéfique de l’art, comme un moyen d’expression, de dépassement de soi, une manière de perdurer. Je ne veux pas qu’ils puissent à l’instar de leur maman voir un jour le dessin comme une corvée. Je profite donc de moments privilégiés avec mes enfants lorsque je dessine ou peins à côté d’eux.

Si vous avez un talent, faites preuve de générosité et usez-en sans modération : c’est un précieux entregent. Qu’il ne soit pas celé ni ne devienne un fardeau. Apprenez à aimer ce pour quoi vous avez du talent et à gagner confiance en vous : c’est en aimant que l’on fait des progrès.

Passionnée d’art, j’ai repris le dessin en 2019 après une longue pause. J’aime énormément chiner, me rendre chez les antiquaires et sur les brocantes ; les vieux manuels d’étiquette et les livres anciens de dames que l’on peut avoir la surprise d’y trouver sont pour moi de vrais trésors. Je partage avec vous mon univers entre nature, écologie, dessin et beauté.

3 Commentaires

  • Ariane Ponsard

    Bonjour, félicitations pour vos jolis dessins :3 et merci pour cet article qui m’a motivée pour mes projets… Je suis en Manaa et c’est vrai que c’est difficile (surcharge de travail, intégration moyenne surtout que je suis plus âgée que la plupart des autres élèves) mais je dois exploiter les capacités que j’ai en dessin. Puis j’en ai besoin pour plus tard
    En tout cas vous êtes douée c’est un fait ! Bravo pour votre « retour au travail » 🙂

    • maisonbrunon

      Bonjour Ariane et merci pour ce chaleureux premier commentaire du blog !
      Je vous remercie pour vos compliments et vous souhaite bon courage pour votre Manaa – c’est en effet beaucoup de travail, de différents projets, mais cela permet aussi de se diversifier et de valider (ou non) nos choix par la suite.
      Continuez de progresser et d’utiliser vos facultés !
      Célestine

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